Le Groupe vise à mettre de l’avant la recherche québécoise et internationale en matière d’humanités juridiques et à favoriser son accessibilité, afin de nourrir réflexions et dialogues en lien avec ce thème.
Il a pour objectif de créer et consolider des liens et collaborations entre chercheur·euses de tous les horizons, et ainsi maximiser les retombées théoriques et méthodologiques des humanités juridiques au Québec et ailleurs.
Le Groupe de recherche sur les humanités juridiques bénéficie d’une subvention du Fonds de recherche du Québec – Société et culture, soutien aux équipes de recherche.
Le terme humanités fait d’abord référence aux études dites classiques, c’est-à-dire aux langues et littératures anciennes, et plus récemment, à l’étude de l’être humain comme être culturel et poétique, poétique pris dans son sens premier de poeisis, c’est-à-dire de création. En ce sens, on retrouve, en particulier dans le monde anglophone, un champ de recherche, « law and humanities », qui a pour objet de comprendre le droit comme un phénomène et une pratique culturelle. Partant de l’idée que le droit est une discipline tenant des arts et des lettres, cette manière d’aborder le droit met l’accent sur ses contextes, ses styles, ses genres, ses histoires, ses entrelacements dans toutes les activités culturelles d’une société. Ainsi le droit n’y est pas compris simplement comme une discipline, mais plutôt comme une sensibilité, une manière d’être dans le monde.
Or, en choisissant l’expression « humanités juridiques », nous ne cherchons pas seulement à traduire ce champ de recherche, dont nous nous inspirons cependant, nous cherchons plutôt à aller plus loin et dépasser les tendances réductrices du « law and ». Parler des humanités juridiques et non du droit et des humanités, c’est penser la place de l’être humain juridiquement ou plutôt la juridicité de l’être humain. Penser le droit de manière adjectivale, voir adverbiale, et non seulement en soi, permet de déplacer le lieu du droit, de la loi à toutes activités humaines. Penser les humanités juridiques permet de penser les mondes du droit.
L’idée est simple : contrecarrer les tendances réductionnistes dans la recherche et l’enseignement en droit qui isolent le droit et l’identifient aux règles en vigueur en oubliant leurs contextes et leurs textures. Une sensibilité humaniste permet de penser le droit de la manière la plus riche possible et permet même d’en apprécier la disciplinarité, la scientificité, comme des gestes culturels et poétiques.
Nous sommes déjà plusieurs à œuvrer avec cette sensibilité et les méthodes (littéraires, généalogiques, phénoménologiques, ethnographiques) qui y sont associées. Ce groupe de recherche vise ainsi à asseoir cette manière d’aborder le droit au Québec, soutenir des collaborations, ainsi que de les nourrir en « traduisant » nos recherches en droit et dans d’autres disciplines en questions d’« humanités juridiques ».