Fanie Demeule : Cicatrices et tatouages : marques physiques, mémoire et identités en Young Adult Literature

Fanie Demeule : Cicatrices et tatouages : marques physiques, mémoire et identités en Young Adult Literature

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L’autrice Kameron Hurley signale l’abondance actuelle des tatouages chez les tout aussi abondantes héroïnes guerrières en Young Adult Literature: « Why is it all hot pants and back tattoos? » (2016 : 107) La dernière remarque est précisément ce qui nous intéresse : pourquoi donc autant de tatouages chez ce type de protagonistes ? En nous penchant sur cette question, nous avons remarqué que cette omniprésence du tatouage s’accompagne d’une multiplication des représentations des cicatrices, qui sont quant à elles des marques physiques résultant de blessures de combats. Ces cicatrices connaissent elles aussi une popularité inhabituelle, puisqu’on avait jusqu’alors plutôt tendance à les occulter au sein des figures féminines. Selon nous, ces deux traces épidermiques, bien que résultants d’actions et de causes différentes, revêtent une signification conjointe en tant que jalons importants du rite initiatique des protagonistes, dans la construction de leur identité adulte et leur processus de subjectivation. En effet, dans leur rapport à la mémoire, les cicatrices de guerre sont intimement liées au tatouage et constituent autant d’inscriptions tangibles du vécu, et bien souvent d’un vécu violent. Comme le tatouage, la cicatrice est la marque d’une rupture, d’un événement tournant, décisif ou traumatique.

Ainsi que nous le verrons, ces deux éléments corporels vont au-delà de la simple fonction esthétique qu’on pourrait leur attribuer, et sont en quelque sorte des symboles métonymiques des récits d’apprentissage dans lesquelles elles s’inscrivent : elles s’établissent en tension entre le passé des héroïnes guerrières (souvenirs, traumas) et leur devenir (choix de vie et d’appartenances), entre leur individuation et leur insertion dans une communauté, entre la perte de la propriété sur leur propre corps et leur réappropriation de ce dernier.

Biographie

Responsable des éditions Tête première et Hamac, Fanie Demeule a complété un doctorat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal, où elle est chargée de cours. Son premier roman, Déterrer les os (Hamac, 2016), a été nominé pour plusieurs prix, adapté au théâtre (CTD’A, 2018), traduit en anglais (Lightness, Linda Leith, 2020) et est en cours d’adaptation filmique. Son deuxième roman, Roux clair naturel (Hamac, 2019), a été en lice pour le Prix des Libraires 2020.

Cet événement s’inscrit dans les activités de l’Atelier sur les corps, les identités et l’être.

Date

mercredi 31 mars 2021
Expired!

Heure

12:30 am - 12:30 am

Lieu

En ligne

Organisation

Groupe de recherche sur les humanités juridiques
Email
info@humanitesjuridiques.org

Invité·e