Colloque « Contraintes et droits » – 89e Congrès de l’ACFAS
Dans le cadre du 89e Congrès de l’ACFAS (Association francophone pour le savoir), le Groupe de recherche sur les humanités juridiques tiendra le colloque « Contraintes et droits » le 9 mai 2022 en ligne.
Lien Zoom de la conférence : https://zoom.us/j/92063873491?pwd=WmtITXpkblFDenZ6Sy9La0RMeld4dz09
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Présentation du colloque
Le droit peut-il exister sans contraintes, ou autrement dit, le droit n’est-il que contrainte?
En droit, la notion de contrainte connaît plusieurs emplois. La loi, par exemple, est comprise comme une contrainte sociale. Plus couramment, la contrainte est carrément assimilée à une obligation. De ce point de vue, la contrainte est envisagée comme liant notre volonté et nous privant de liberté.
Pourtant, la contrainte est surtout une nécessité de la liberté, en ce qu’elle assure un potentiel créatif indéniable. Ainsi, l’article 1378 du Code civil du Québec, qui définit le contrat, nous rappelle que chacune est libre de s’imposer ses propres contraintes juridiques, le contrat étant la loi des parties.
Partant de ce paradoxe, cette journée de réflexion explorera le potentiel de créativité de la contrainte sur le droit en s’inspirant des pratiques de l’OuDroPo,, l’Ouvroir de Droit Potentiel, un lieu de créativité juridique et de théorie du droit se situant dans la mouvance de l’OuLiPo,, l’Ouvroir de Littérature Potentielle. Ce colloque invite ainsi les participantes à imaginer du droit potentiel basé sur l’utilisation d’une contrainte, tel que nous y invite l’OuDroPo,, qui dispose dans son manifeste qu’« à l’aide d’une contrainte librement choisie, il sera créé du droit : norme, acte, lien, prérogative ou personne juridique ».
Plus précisément, cette journée souhaite mettre en lumière les contraintes et les habitudes qui structurent la pensée juridique, et les normes qui s’en dégagent, trop souvent laissées dans l’ombre, rendant la pensée juridique inconsciente, voire machinale, et donc contrainte malgré elle.
Redonner une visibilité aux contraintes permettra de reprendre la main sur le droit envisagé comme « science humaine », et de révéler la grammaire innervant le droit et le pouvoir qu’elle exerce sur notre manière de le penser et de le vivre.
Ce colloque se veut un lieu d’expérimentation permettant de faire jaillir le potentiel « infini » » du droit. Il vise à explorer le droit à partir de différentes contraintes et disciplines dans le but de contrecarrer les approches actuelles qui réduisent le droit, son enseignement et sa pratique aux règles en vigueur et à leur mise en œuvre plutôt que de le comprendre comme un processus culturel et poétique, participant à la constitution du monde.
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PROGRAMMATION | |
09h30 – 09h45 | Mot de bienvenue |
09h45 – 11h00 | 5
Jean-Sylvestre Bergé : « Prolégomènes pour une recherche antécédente sur les X en Y » Alexandra Bahary-Dionne et Marc-Antoine Picotte : « Le Code civil et son imaginaire : le langage de la loi conditionne-il la condition sociale? » |
11h00 – 11h15 | Pause |
11h15 – 12h45 | 3
Gwendoline Chapon : « La liberté dans la restriction : l’exemple de l’obligation réelle environnementale » André Bélanger : « La passion du profit comme astreinte ou poïèsis contractuelle? » Guillaume Simiand : « Schtroumpf et Zirpf : une exploration buissonnière des régularités de la langue juridique au Québec et en France » |
12h45 – 14h15 | Pause dîner |
14h15 – 15h30 | 1 ½
Simon Saint-Onge : « En réponse à l’insolence de la Loi, le sarcasme de celle des parties » Thomas Windisch : « Éléments de la science ‘patajuridique » |
15h30 – 16h00 | Mot de clôture |
–> Cliquez ici pour la programmation détaillée du colloque et les résumés des communications.