Pour mettre au jour les humanités juridiques, notre programmation a pour objectif de rassembler des chercheur·euses d’horizons différents autour des axes suivants :
Cet axe se concentre sur le pouvoir constitutif du langage du droit et de ses jeux langagiers. Il a pour point de départ l’idée selon laquelle le droit ne régit pas simplement un monde qui lui est externe, il constitue ce monde. En fait, toute règle est liée à un récit, une cosmologie. Ce cosmos informe ce qui est perceptible, reconnaissable, et même souhaitable. La recherche doctrinale se trouve ainsi transformée, car elle concerne dès lors le « montage » même du monde.
Cet axe vise à renverser l’anesthésie générale qui afflige le droit en faisant appel à l’importance de tous nos sens dans la quête de sens des juristes et le développement de leurs sensibilités. D’une part, il nous amène à considérer le caractère matériel des textes et, d’une autre, la « texture », d’une série de pratiques matérielles qui « parlent » et « font du sens ».
Les langages et les sensibilités doivent s’apprendre. Le passage, en droit comparé, de « système » à « tradition » a ouvert grand la porte à l’idée que l’éducation juridique instaure principalement des « mentalités » ou des « sensibilités » et nous amène à nous intéresser à comment et où nous apprenons ces langages et ces sensibilités.
Cet axe rappelle que le droit est d’abord expérience et pensée de la relation. Il est traduction et rencontre, tissage et métissage.
Si les quatre premiers axes s’intéressent au lien droit-monde, cet axe s’intéresse à l’épreuve de ce lien. Les problèmes auxquels l’humanité fait face aujourd’hui ne sont pas simplement des problèmes techniques ou logistiques, mais de véritables crises de langage, de sensibilité, d’apprentissage — de véritables crises de sens. Ce cinquième axe est donc nourri par les quatre premiers.