Date : 8 mai 2020
Lieu : Université de Sherbrooke, 2500, boulevard de l’Université, Sherbrooke, QC, J1K 2R1
Le Groupe de recherche sur les humanités juridique vous convie à son colloque « Les lieux du droit » qui se tiendra le 8 mai prochain dans le cadre du Congrès général de l’ACFAS (Association francophone pour le savoir).
Résumé : Le droit est souvent abordé par ses règles, parfois même identifié à celles-ci. Pourtant, on le sait, le droit ne se trouve pas nécessairement dans les textes de loi. Aussi, si la loi est un lieu traditionnel du droit, il est juste de dire que le droit existe au-delà des règles, au-delà de la loi.
Mais quels sont les lieux du droit ? Et que se passe-t-il quand on le trouve là où on ne s’y attendait pas ?
Ce colloque multidisciplinaire vise à explorer le droit à partir de différents lieux et disciplines dans le but de contrecarrer les approches actuelles qui réduisent le droit, son enseignement et sa pratique aux règles en vigueur et à leur mise en œuvre plutôt que de comprendre le droit comme processus culturel et poétique, participant à la constitution du monde.
Nous partons de l’hypothèse que de s’attarder aux lieux du droit permettra aux chercheuses de devenir étrangères à elles-mêmes en découvrant de nouveaux lieux (par ex. de nouvelles archives, terrains, studios, scènes, récits, sonorités, objets, etc.), ce qui permettra par le fait même de redécouvrir les lieux traditionnels du droit (par ex. la loi, la jurisprudence, la doctrine, mais également le palais, la prison, les codes vestimentaires, etc.) et d’en dévoiler toute la juridicité.
La notion de lieux doit être comprise comme l’entendait Pierre Nora dans Les lieux de mémoire, c’est-à-dire « dans tous les sens du mot, de l’objet le plus matériel et concret […] à l’objet le plus abstrait et intellectuellement construit ». Un lieu du droit peut ainsi être un monument, un personnage, une archive, un objet quotidien comme une table, un ustensile, un conte pour enfants, une œuvre d’art, un symbole, un adage, un événement, une institution ou même une discipline. La liste est infinie.
Cette étude des lieux du droit ne se limite pas à celle faite par les juristes, au contraire. Penser les lieux du droit permet de rappeler que le droit n’est pas l’apanage des juristes, mais qu’il est la matière première de plusieurs autres disciplines : artistes, historiennes, écrivaines, ethnologues, criminologues, sociologues, traductrices, etc. puisent dans le droit pour créer, déterrer, écrire, décrire, penser le monde, décentrant le rôle des juristes dans leur rapport unique avec le droit. Pensons aux archives. Lieu du droit par excellence, elles sont une des sources premières des historiennes. Mais que peut enseigner l’utilisation des archives par les historiennes aux juristes, et vice-versa ? Qu’en est-il d’une œuvre d’art ou d’un objet muséal, ou de lieux plus communs tels nos modes vestimentaires ou encore nos codes d’urbanismes ? Un dialogue est nécessaire.
Cliquez ici pour consulter le programme préliminaire du colloque sur le site Internet de l’ACFAS.